Très vite et sans grande surprise mon dossier pour les écuries Burberry fût accepté. Il faut avouer que j'avais le profil et une motivation à toutes épreuves; rien ne me fera échouer! J’ai un rêve vous comprenez, un de ceux pour qui on donnerai tout ce qu’on a.
Aussi rapidement que mon dossier avait été accepté je me suis retrouvé en Australie, devant le portail d’entrée des écuries. Pour tout vous dire l’endroit ne semblait pas des plus peuplé. Peut-être était-ce parce que l’académie venait d’ouvrir ses portes… Espérons le ! Je ne suis pas de ceux qui apprécient la solitude et une écuries déserte n’est pas des plus motivante.
Durant tout le trajet en vers l’Australie j’avais essayé d’imaginer quel cheval ils pourraient bien me confier dans un premier temps. Un animal à ma hauteur, peut être un anglo arabe ou un selle français voir même un new-forest ; un cheval avec du potentiel ! Un qui me permettrait d’apprendre et pourquoi pas, de participer à quelques concours.
Mais il fallait croire que la direction de l’académie Australienne n’était pas de cet avis. L’usage devait dire qu’il était préférable de donner un équidé gentillet aux nouveaux arrivants … C’est pour cela que je me tiens actuellement devant le boxe d’un poney pie à l’allure bien trop calme à mon goût. Un dénommé Midnights, certainement un gentil poney idéal autant pour les ballades et les débutants que pour les cavaliers confirmé qui ne veulent pas trop se fatiguer.
Passons, de toute façon j’étais là, devant ce boxe, avec ce poney pour une durée de deux semaines il me semble. Donc autant jouer le jeu et travailler avec Midnights pour la durée prévue .
« Salut mon grand. » lançai-je alors en m’approchant de la porte pour le laisser me sentir. Doucement le pie allongea l’encolure vers mes mains et rapidement il trouva mes poches remplies de sucres. « Futé et gourmand à ce que je vois. » dis-je en lui caressant le chanfrein. J’attrapai le licol accroché près du boxe avant d’y pénétrer pour le pansage.
Une fois le paint attaché à l’anneau je me saisi de mon bouchon perdu dans mon seau de brosses que j’avais préalablement déposé près du boxe avec ma selle et tout le matériel nécessaire pour monter si jamais je me décidais. L’équidé n’était pas sale, je retirai seul quelques poils et brins de paille. Après avoir curé ses sabots j’entrepris de démêler ses crins et ce fût pas une mince à faire ; sa queue ressemblait d’avantage à la chevelure de Bob Marley entremêlées de paille qu’a la queue d’un cheval. Mais le résultat était plutôt satisfaisant après dix bonnes minutes.
Ce dure labeur m’avait complètement démotivé et je dois avouer que je n’avais plus du tout envie de monter. Peut être que l’envie reviendrait demain … ou un de ces jours.
Je remis mes brosses dans mon seau avant de rentrer le pie dans son boxe puis de retirer son licol. Le poney ne semblait pas avoir oublié les sucres rangés dans ma poche et je ne pu m’empêcher de lui en offrir un même histoire qu’il garde un bon souvenir de ces minutes passées ensemble.
« Allé bonhomme. On se revoit bientôt. » lançai-je en m’éloignant avec la totalité de mes affaires en direction de la sellerie. Il fallait que je prenne l’habitude de ranger mes affaires à la sellerie pour ne pas les perdre ou mettre le bazar dans toutes les écuries.

Trois jours étaient passés depuis la dernière fois que j’avais vu le petit pie. Je n’avais d’ailleurs pas mis les pieds aux écuries durant ce laps de temps. Pas que je n’aimais pas les écuries mais j’avais trouvé mieux à faire et le peu de cavaliers présents aux écuries ne m’encourageait pas franchement à m’y rendre.
Mais tel l’homme fort et courageux que je suis me voilà à présent sur le parking de l’académie bien décidé à faire un petit tour de cheval. Je ne savais pas encore trop ce que je voulais faire, du plat bien sûre et si tout se passe bien pourquoi pas franchir quelques barres. Ou travailler les cessions par exemple voir même une petite balade avec une telle chaleur. On verra bien; aussi bien mon courage se sera envoler avant même que je termine le pansage.
Claquant la portière de mon véhicule je me rendit, d'un pas aussi décidé que possible, aux écuries. Après un premier passage par la sellerie où je me chargea les bras de tout le matériel nécessaire, à savoir mon seau de brosses et protections, ma selle et son filet ainsi qu'un tapis et un amortisseur sans pour autant en oublier ma bombe et mes bottes.
Bien que je soit sans conteste un homme fort, je dois avouer que tout cela représentait un sacrée masse à porter dans le long couloir de l'écurie principale. J'essayais tant bien que mal de déposer mon chargement près du boxe de Midnight sans faire trop de bruit pour ne pas l’effrayer. « Fiou. » lâchais-je en étirant mes bras vers le ciel ou, dans le cas présent, le plafond. « Bonjour Midnight » ajoutai-je quand je le vis passer sa tête par dessus la porte; sans aucun toute il se rappelait de moi et mes sucres. J'étais de toute façon inoubliable! Bien décidé à garder une bonne relation avec ce bel animal je sortie une carotte de son mon seau pour la lui tendre. Sans surprise le pie l'avala toute entière tandis que j'attrapai le licol pour le faire sortir dans l'allée. A son habitude Midnight se laissa guider en dehors de son boxe et reposa la tête sur la porte du boxe une fois attaché. Il n'entrait pas dans la catégorie des chevaux stressés et explosifs celui-ci!
C'est donc bien calmement que j'entrepris le pansage du paint; premièrement je retirais la terre séchée sur son poils; preuve qu'il avait fait un séjour dehors depuis lundi. Heureusement, au mois d'Aout la boue se fait rare en Australie et les chevaux restent propres après une sortie au champs. Ainsi en quelques coups de brosses Midnight était impeccable, ce qui me permit de m'attarder sur ses crins que je démêlèrent soigneusement en essayant d'en arracher le moins possible. En une vingtaine de minutes l'animal était pansé et curé.
Grand indécis que je suis, je ne savais toujours pas ce que j'allais faire à cheval mais j'avais envie de monter. En plus il ne me restait que trois jours avec Mid car, je crois, que la direction nous attribuera une autre monture dimanche dans la journée. Sans perdre plus de temps je lui mis les guêtres et les protèges boulets afin qu'il ne se blesse pas durant le travail. Je positionnai ensuite le tapis, l'amortisseur puis la selle sur son dos avant de serrer la sangle au premier trou de chaque cotés. J'étais fière de moi, j'avais opté pour un tapis turquoise qu'il lui allait à merveille; les protections et l'amortisseur étaient eux, noirs.
Avant de mettre le filet j'enfilai mes bottes et ma bombe pour ne pas qu'il reste attendre avec le mors en bouche.
« Parfait mon grand, en route. » dis-je au paint en le guidant vers la sortie des écuries.

J'avais opté pour la manège pour rester à l'ombre le plus possible, il faut dire qu'à dix heure du matin en Australie on cuit en plein soleil.
Dans le manège il avait fait suffisamment frais pour que ça soit agréable de travailler et Midnight a été génial. Ce cheval valait de l'or, il ne rechignait pas à la tâche et connaissait bon nombre d'exercices.
Maintenant venait le moment de desseller et de récompenser le paint qui le méritai bien.
Je retirai tout le matériel en deux temps trois mouvements tellement j'avais hâte de me poser; la tête me tournait avec cette chaleur et j'étais complétement desséché. J'aurai bien aimé doucher ma monture mais avec une telle chaleur le choc thermique serrai inévitable et ne je savais pas si le pie appréciait l'eau.
Je décidai donc de le remettre rapidement dans son box pour qu'il puisse boire mais aussi sécher tranquillement. Je repasserai certainement plus tard ou demain pour retirer toute la sueur séchée mais passer un coup de brosse maintenant ne servirai à rien. Je me contentai donc de lui offrir deux nouvelles carottes avant ramasser mes affaires pour les remettre à leur place: dans la sellerie.